Constitué de sable savamment amoncelé, séché par le soleil, sur la plage je t'attend. Lentement, tranquillement, les moments passent. Pas à pas, vague par vague, ton eau s'amasse, s'approche, menace, et sape le sol sous le mur sud. Doucement, l'eau monte. J'aimerais fuir, mais je n'ai jamais pu bouger. Déjà, grain à grain, un par un, mes murs s'érodent. Rien ne pourra me sauver.
Le soleil, silencieux, illumine la scène. Il chauffe le fortin, sèche mes mâchicoulis, durcit le sable et renforce mes murs.
Je suis un château de sable, éphémère fantasme bâti par un enfant qu'engloutit l'océan quand la marée s'élève.
Dès ma conception, je savais ma fin proche. L'eau qui m'a cimenté, l'eau qui remplit mes douves, l'eau qui m'a baptisé est issue de la mer où je vais retourner.
Que n'ai-je pu naître humain, marcher sur mes deux pieds et fuir toutes les marées ?
Les hommes éternels qui, semblables au soleil, chaque soir quittent la plage et chaque matin reviennent ne connaissent pas la peur de la lune qui revient, de la marée qui monte et des minutes qui passent.
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