Strasbourg - Mars 2043
L'usine pétrolière Bolloré Energie de Strasbourg vient d'exploser. Une grosse fumée noire se dégage des décombres.
Marion, étudiante, prend son sac et file vers la gare hyperloop. En chemin, elle sort son smartphone et va sur le site de l'Hyperloop Company pour prendre un billet. Sur la page d'accueil, un message s'affiche.
"La demande pour les trajets hyperloop au départ de Strasbourg est exceptionnellement importante. Du fait de la tarification dynamique de notre entreprise, les prix sont plus élevés que d'ordinaire. Cela n'est pas le fait de notre entreprise. Si vous souhaitez bénéficier de prix plus bas, n'hésitez pas à reporter votre voyage."
Marion déglutit, et clique quand même sur "Acheter un billet - départ immédiat". Le prix du billet a tellement de chiffres qu'il déborde du cadre prévu pour le contenir. Même en s'endettant sur 30 ans, elle ne pourrait pas payer un prix pareil. Elle va quand même à la gare. C'est bondé, tout le monde se presse dans tous les sens. Quelques passagers munis de billets parviennent à franchir les portiques malgré la cohue. Un train arrive, les passagers disséminés sur le quai montent. La rame repart, à moitié vide. Dans la gare, c'est l'émeute. Une foule en colère s'empare d'une table, et l'utilise comme bélier pour attaquer les portiques. Hors de question que le prochain train parte à moitié vide.
Un message retentit sur les hauts-parleurs. "L'Hyperloop Company ne saurait en aucun cas être tenue responsable de l'afflux de voyageurs en gare de Strasbourg. Les tarifs sont fixés par la loi de l'offre et de la demande, et ne peuvent aucunement nous être imputés. Veuillez croire que nous faisons le maximum pour faire circuler autant de rames que possible afin de limiter l'impact de l'augmentation de la demande sur les tarifs. Si néanmoins les conditions tarifaires ne vont satisfont pas, nous vous suggérons de reporter votre voyage ou de vous adresser à la concurrence. Aucune dégradation du matériel ne sera tolérée."
Le portique cède, les gens s'engouffrent sur le quai. Un nouveau message retentit. "Mesdames, Messieurs, suite à une émeute à Strasbourg, cette gare est désormais fermée. Plus aucun train ne circulera jusqu'à ce que l'ordre soit rétabli. Nous vous prions de croire que nous faisons tout notre possible pour que le service reprenne dans des conditions acceptables d'ordre et de sécurité dans les plus brefs délais."
Louis passait rue de Rouen, devant l'usine pétrochimique de Bolloré, quand il a reçu un gros caillou sur la tête. Il s'est effondré par terre dans une flaque de sang, inconscient. Une voiture qui passait par là s'est arrêtée et les passagers l'ont chargé à bord avant de filer à l'hôpital Bernard Arnault. Louis a repris conscience dans la voiture. Arrivé à l'accueil des urgences, il insère sa carte vitale et sa carte bleue dans le portique d'accès. Il a la tête qui tourne, il voit flou... Heureusement ses bienfaiteurs l'aident à suivre les instructions de la machine. Soudain, un message apparaît à l'écran : "Du fait d'un afflux soudain de patients, les tarifs hospitaliers vont être ajustés à la hausse. Ceci n'est aucunement dû à un choix de l'entreprise mais résulte de la simple mécanique de l'offre et de la demande en matière de soins hospitaliers. Si vous êtes venus pour une visite de routine ou une pathologie non urgente, n'hésitez pas à reporter votre consultation. Si votre état nécessite des soins urgents mais que vous ne souhaitez pas vous acquitter du prix de la consultation ici, vous pouvez vous reportez sur les hôpitaux voisins : l'hôpital Coco Chanel, 16 rue Sainte Elisabeth ou l'hôpital Serge Dassault, 1 quai Louis Pasteur."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire